samedi 5 juin 2010

Marbella, ou l'art de ressembler à une greluche

Salut à toi, lecteur ! Tu excuseras mon manque d'assiduité ces derniers temps, mais vois-tu, je suis quelque peu débordée ! Toujours autant de boulot et de plus en plus de responsabilités, mais ma foi, le travail est récompensé puisque suite à mon pu... de mois de mars, j'ai gagné, ainsi que quelques uns de mes collègues, un petit voyage de 4 jours à Marbella, dans un hôtel 5 étoiles, et ce tous frais payés (alcool aussi, ce qui me ravit, tu t'imagines bien !!). Nous allons donc pouvoir profiter de ce p'tit week-end sous le soleil andalou, et ce avec ma chère et tendre louloute, qui nous accompagne dans cette virée fantastique.

Seul hic, mais pas des moindres... il y a une soirée de gala le samedi soir, et qui dit gala, dit obligation d'être à peu près bien pouillée, c'est-à-dire, pas en jean basket, tu l'auras compris. J'en parle à mon chef, un peu  en stress quant à savoir comment il fallait s'habiller, et il me dit tout de go : en robe de soirée. Mais bien sûr !! Moi en robe de soirée !! Il est mignon le chef !! Je lui ai précisé pourtant que les lesbiennes dignes de ce nom ne portent pas de jupes (mouarf, je blague ça va!), mais rien à foutre, j'ai pas le choix.

Ma femme a déjà la sienne, une trop trop sexy qu'on avait acheté pour le mariage du beau-frère l'année dernière, et qui peut donc resservir à l'occasion. Mais alors, moi, une robe de soirée... La malnommée garde-robe devrait plutôt changer de nom et devenir un garde-jean dans mon cas !!

J'avais trouvé un espère de haut un peu sexy y'a quelques semaines avec Mamour, mais impossible de trouver une jube ou un bas dignes de ce nom, et je parle même pas des chaussures. Chambrée par mes collègues, et courageuse comme tout, je suis donc, seule, par monts et par vaux, contre vents et tempêtes, envers et contre tout (!!!), partie à la recherche de fringues qui fasse pas de moi la grosse tache de la soirée de gala.

A peine 10 minutes dans le magasin, et me voilà au bord de la crise de nerfs, et ce pour 2 raisons :
- la première, c'est qu'il est strictement impossible de trouver des chaussures de femme en 42. A croire que toutes les gonzesses ont des petits pieds. Et en plus, tu me crois, tu m'crois pas, mais j'aime pas les paillettes, et les chaussures à frou-frous pailletés, c'est pas trop mon genre, tu m'comprends je pense.

- deuxième raison et nom des moindres : je n'ai strictement aucune idée de ce à quoi peut ressembler une robe de gala. Et puis tu imagines bien qu'avec ma plastique de rêve, j'ai toutes les facilités du monde à trouver quelque chose qui me boudine pas trop...

Aux bords des larmes et de la dépression nerveuse, j'appelle à la rescousse une de mes collègues (une vraie fille tu sais, une qui met des jupes et qui montre son décolleté), pour qu'elle m'aide à trouver la désormais maudite robe de soirée. On se serait cru dans l'émission foireuse de la 6 sur le relooking, avec l'autre grande begaw qui ne jure que par des magnifaïk ! (parenthèse dans l'histoire : ma collègue, par un miraculeux hasard, ressemble à l'autre de la tv comme deux gouttes d'eau, cela dit, elle est supportable, elle!).

Cela dit, une vraie fille qui essaie de relooker une goui-goui, c'est assez formidable. Elle a quand même réussi à me faire essayer des trucs ignobles, genre la robe rose à fleurs, version culotte bouffante, qui fait de toi la greluche que tu n'es pas (ou presque!). Après 4 robes roses flashy que j'ai bien voulu essayer, mais en aucun cas acheter (faut pas déconner!), elle a bien compris qu'il faudrait passer dans qqch de plus neutre si elle voulait réussir à me faire acheter quelque chose.

Comme à mon habitude, j'ai râlé pendant tout le temps des essayages sur la taille des fringues (genre, moi je fais du 42 ?!! non mais oh !!), mais j'ai essayé de me contenir quand même parce que tout le monde n'a pas la patience légendaire de ma chère et tendre louloute (et tout le monde ne peut pas non plus bénéficier de mon exceptionnelle façon de me faire pardonner..)

Après 1h à parcourir les magasins, on est tombé sur une collection pas trop moche, avec une robe sympa et en plus assez élégante et pas trop chère. J'ai, je dois bien l'avouer, eu un petit coup de coeur pour cette robe, qui de surcroît, allait parfaitement au mannequin dans la vitrine. Ni une ni deux, j'essaie (taille 40, j'ai définitivement fini d'essayer du 38, ça me fait trop de mal), mais bien sûr, le mannequin dans la vitrine n'a pas de bidon, lui...

Je passe sur le moment douloureux ou j'ai dû me résoudre à l'essayer en 42... et là paf, alors que j'essaie de remonter la fermeture éclair, ça veut pas... Raaah, je te vois venir, tu te dis que c'était trop serré pour moi ?! Que nenni milady !! Seulement, y'a une fille encore plus grosse que moi qui a dû essayer la robe avant, et qui n'a pas eu l'intelligence d'esprit de se rendre compte qu'elle était trop petite.. Elle a forcé et pété la couture (tu vois, moi au moins, je suis réaliste, je force pas si je vois que ça ferme pas...)

Tout est bien qui finit bien dans ce monde de strass et de paillettes, j'ai finalement trouvé la robe, à la bonne taille, et dans une autre couleur, et qui me sied parfaitement (ou presque). Disons que je vais pas être obligée de me retenir de respirer pendant tout le repas.

Ma collègue, en partant, me dit, Steph, ce serait bien que tu essaies d'être plus féminine quand même, je te jure, ça jouera en ta faveur dans le boulot. Bon, je me dis, c'est vrai, après tout, elle a ptêt raison. Je lui promets d'arriver habiller en fille le lendemain.

Le lendemain, chose promise, chose dûe, j'arrive en jupe au boulot (pas celle que j'avais achetée mais une autre qui trainait dans mon fond de placard, et dans laquelle j'arrive encore à rentrer...). Autant te dire que j'ai pris sur moi, d'autant que j'avais prévu de venir au boulot et en moto, mais bizarrement, le mélange moto/jupe est pas des plus pratiques...

Je me suis fait reluquée toute la matinée par mes collègues (masculins à hauteur de 90% des employés de la boîte). Le midi, je vais au resto avec l'un de mes collègues, et là on s'assoit, sans faire attention, à côté de la table du gros alcoolique de base. Sentant l'alcool à plein nez, le visage marqué par l'abus d'alcool et un ventre à en faire rougir M. Bidochon. Il m'a reluquée avec son gros regard de pervers pendant un bon moment, et je regrette très amèrement de pas avoir eu le courage de Mat pour lui balancer mon verre d'eau dans la gueule. A la décharge, vu son degré probable d'alcool, je me suis dit qu'il valait ptêt mieux éviter de trop le chercher, d'autant que je suis pas très musclée et que mon collègue en face de moi attend péniblement le mètre 50.

Alors se mettre en jupe parce qu'il fait chaud et histoire de bronzer un peu des pattes, je veux bien. Se mettre en jupe pour être plus élégante, je veux bien aussi. Mais se mettre en jupe pour passer sa journée à se faire reluquée comme un gros morceau de viande... beaucoup moins.

Résultat : aujourd'hui, je suis en jean.

PS : je n'aurais cependant pas le choix de m'habiller en robe pour la soirée de gala, mais le premier qui m'emmerde ou me regarde un peu trop, je lui en colle une. De toute façon, je crois que c'est peine perdue, d'une part, parce que c'est vrai que mes jambes sont absolument sublimes (surtout quand je prends la peine de me raser, cela va sans dire), et d'autre part, parce que de toute façon, avec ma femme, je pense que de toute façon, on va se taper l'affiche. D'être une femme c'est déjà pas simple, mais alors d'être une femme lesbienne, alors là, bienvenue dans la galère matelote !

2 commentaires:

  1. t as achete quoi comme moto ??????? :)

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  2. salut rodéo !
    j'ai acheté une tite kawa er-5, et autant te dire que pour une débutante comme moi, je trouve qu'elle avance sacrément bien !!
    et toi comment vas tu ma grande ???

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